Série "Enracinés"

Au départ, une envie de lumière bretonne : subtile dans ses nuances de gris, assurée dans le jaune du mythique ciré.
Mais quel ciré ? Celui du travailleur de la mer, ou celui du touriste en vacances ?
S’ils peuvent sembler indiscernables pour l’étranger, aux yeux des « vrais » bretons, ce ne sont pas les mêmes cirés.

Pour éprouver la réalité de cette différence, les cirés figurés sont portés par des ados californiens en vacances dans le Finistère Nord, par un vieux pêcheur fatigué en baie de Douarnenez, par l’équipage d’une barque de pêche sénégalaise, par un maraîcher en plein travail aux champs, par les volontaires nettoyant les dégâts de l’Amoco Cadiz …
Tous ces cirés peints en trois temps, pour en épurer au fur et à mesure la matière.
Une démarche systématique et obsessionnelle pour comprendre, pour saisir l’essence de l’objet. Un chemin vers la pureté de la forme et la justesse de la couleur.

Jusqu’à ce qu’une vérité apparaisse : le ciré est un objet universel, il est cette infime épaisseur qui s’interpose entre les corps et le déchainement des éléments. Mais s’il est universel, sa force vient aussi de son enracinement. Né en Bretagne, d’un père breton, conçu initialement pour les pêcheurs de Concarneau, il symbolise cet attachement viscéral, cette fierté d’appartenir à une terre.

Le ciré est un universel enraciné.